Suivi par télédétection Optique et Sar des MAngroves à Madagascar dans la baie de BOmbetoka
Les mangroves sont des écosystèmes tropicaux et subtropicaux hautement productifs à l’interface entre la terre et la mer. Cependant, à l’échelle mondiale, l’étendue des mangroves continue de diminuer, avec une perte nette de 6000 km2, réduite de 4,3% entre 1996 et 2016. La perte de mangroves dans le monde est principalement due à la croissance de la population humaine et au développement côtier associé. Les principaux facteurs de perte sont les conversions de terres pour l’aquaculture, l’agriculture et la pollution par ruissellement. Mais la perte de mangroves pourrait également être liée à des changements environnementaux mondiaux tels que l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques naturels, l’acidification des océans et l’hypersalinisation. Il a été largement prouvé que la télédétection était un outil essentiel pour surveiller et cartographier les écosystèmes de mangroves très menacés, souvent difficiles d’accès. Elle fournit des informations importantes pour les inventaires d’habitats, la détection et suivi des changements, le soutien à l’évaluation des écosystèmes, l’évaluation de la biomasse et de la capacité de régénération, le suivi et la gestion des ressources naturelles, ainsi que les fonctions écologiques et biologiques. L’étude des mangroves bénéficie fortement du contexte actuel de l’observation de la Terre avec une multiplication des capteurs fournissant des données de nature (optique et SAR), résolutions (spatiales, temporelles et spectrales) différentes, souvent libres, associées à des outils de traitement libres. Un guide méthodologique de référence (IFRECOR, 2015) a été publié pour définir des indicateurs de suivi de l’état des mangroves. Ce guide servira de base à l’élaboration des indicateurs construits à partir des données spatiales optique et SAR fournies par différents capteurs à différentes résolutions.
L’objectif principal de ce projet est de développer une méthode de traitement combinant des données optiques THRS (Sentinel 2, Pléiades) et SAR multi-bandes (bande X TerraSAR-X, bande C Sentinel 1 et bande L PALSAR 2) afin d’étudier la dynamique spatio-temporelle de distribution de la mangrove. Le site pilote d’application et de déploiement des travaux est la baie de Bombetoka à Madagascar en lien avec la dynamique hydro-sédimentaire du bassin du fleuve Betsiboka : les processus naturels (sédimentation-érosion ; apparition-développement-sénescence des palétuviers) comme les actions anthropiques (coupe-récolte des palétuviers, plantation-reforestation) y sont remarquables, ce qui en fait un site d’étude prioritaire. La finalité sera donc d’éclairer la nature et les vitesses des différents types de dynamique afin d’aider à concilier exploitation vivrières et commerciales et conservation.