Actif au Cambodge depuis près de vingt ans, l’IRD a mis en place un partenariat académique et institutionnel approfondi avec les institutions clés du pays pour répondre par l’innovation et le développement de technologies nouvelles aux défis du développement durable que sont les dérèglements climatiques, la perte de la biodiversité, les pollutions, la sécurité alimentaire en lien avec une agriculture durable et la santé globale dans une approche intégrant l’environnement. L’observation de la Terre, basée sur l’analyse d’images acquises par des capteurs embarqués sur des avions, des satellites ou des drones, permet de décrire et de surveiller les ressources naturelles, leur organisation et leurs changements. L’IRD développe et utilise des outils numériques et des modèles innovants pour l’analyse d’images, afin d’obtenir des informations sur l’évolution des paysages.
Depuis les premières images aéroportées prises dans les années 1950, puis les premières images à bord des satellites d’observation dans les années 1980, les technologies ont formidablement évolué avec un accès aujourd’hui à des images très nombreuses et à très haute résolution. Dans l’objectif de développer les capacités du Cambodge en analyse d’images aériennes ou satellites et l’accès aux données, l’Institut de Technologie du Cambodge (ITC) et l’IRD se sont associés pour créer le Laboratoire Khmer d’Observation de la Terre (Khmer Earth Observation Laboratory – KHEOBS) en 2022. Bénéficiant de l’appui des institutions et infrastructures françaises, le laboratoire KHEOBS a déjà pu fédérer des scientifiques et étudiants de différentes universités et institutions cambodgiennes dans le cadre d’ateliers thématiques de formation.
Dans les années 1950, la France a été pionnière dans la prise de vues aéroportée avec l’IGNFI (Institut français de l’information géographique et forestière) pour cartographier les territoires. Au Cambodge, entre 1952 et 1954, l’IGNFI a réalisé environ 11 000 clichés, permettant de cartographier une grande partie du territoire. Aujourd’hui, ce fonds représente un ensemble d’archives exceptionnelles qui nous plonge 70 ans en arrière dans les paysages urbains et ruraux. Ces archives constituent une ressource très précieuse concernant l’histoire, la géographie, l’archéologie, l’urbanisme et l’environnement du Cambodge. Afin qu’elle puisse être numérisée et rendue accessible et utilisable gratuitement pour la recherche, l’Ambassade de France soutient le projet « Khmer Aerial Photographic Archive » (KAPA), porté par l’IRD et l’Institut de Technologie du Cambodge (ITC) dans le cadre du laboratoire KHEOBS, en collaboration avec l’IGNFI. Ce fonds photographique sera remis au Cambodge, une fois numérisé.